Gareth Edwards’s style

Cette bande-annonce est dantesque. Il est sans doute beaucoup trop tôt pour en juger, mais j’ai comme l’impression que le style de Gareth Edwards a de l’influence… De toute façon, ce film ne peut pas être pire que l’énorme bouse de Peter Jackson.

Sécheresse – J. G. Ballard

Sécheresse 2L’eau disparaît. Sous l’effet de la pollution, les océans ne s’évaporent plus et aucune goutte de pluie n’est tombée depuis des années. Les rivières s’assèchent et les nappes phréatiques sont épuisées. Le soleil est implacable. Les gens fuient vers les côtes où les gouvernements installent en catastrophe des usines de dessalement sous protection militaire.
Ransom est l’un des derniers habitants de Mount Royal. La ville, quasiment désertée, est la proie de fanatiques religieux et de pillards rendus fous par la sécheresse. Avec quelques personnes encore saines d’esprit, il va finir, lui aussi, par partir, vers le sud, vers la côte.
Mais qu’y a-t-il encore pour lui sur cette Terre en train de mourir ? Qu’y a-t-il encore pour qui que ce soit ?

Je connaissais J. G. Ballard, mais uniquement pour son travail de satire social, de critique de la vie urbaine et de la société de consommation. Il y a quelques années de cela, j’avais lu Millenium People, Super Cannes et Que notre règne arrive. C’était bien, c’était même très bien, mais les ayant lu coup sur coup, j’ai eu le sentiment que Ballard écrivait toujours la même chose, au point que les romans se sont mélangés dans ma tête.
Ce n’est pas un défaut en soi, les trois-quarts des artistes le font, mais ayant lu ces trois livres à la suite, j’ai trouvé les ressemblances un peu fatigantes. Bref, j’ai abandonné Ballard dans un coin de ma bibliothèque, et si ce n’est une excellente nouvelle (Sauvagerie), je n’ai pas particulièrement eu envie de m’y replonger.
Et puis est sortit l’excellent High Rise, de Ben Wheatley, adapté du roman I.G.H. de J. G. Ballard. Il ne m’en fallait pas plus pour me donner envie de redécouvrir cet auteur Anglais, et j’ai donc trouvé Sécheresse dans une de mes librairies.
Il faut savoir que Sécheresse est une œuvre de jeunesse de Ballard. Ce n’est pas une satire sociale comme ont pu l’être ses écrits des années 2000, mais un récit de science-fiction « classique », faisant dans l’apocalypse lente, et qui se rattache à trois autres livres faisant eux aussi dans la fin du monde.

Résultat ?

Putain, mais c’est excellent. J’en suis bluffé.Sécheresse 1

Sécheresse, comme son nom l’indique, donne soif. La sensation de manque d’eau est tellement bien rendue qu’on se prend à avoir soif avec les personnages. On ressent le soleil, permanent faute de nuage. On a chaud avec eux.
Et bon sang, qu’est-ce qu’on a soif.

Avec Sécheresse, J. G. Ballard a réussit à écrire un roman d’ambiance. L’histoire en elle-même n’est pas particulièrement intéressante, les personnages pas particulièrement attachants. La plupart sont même trop absurdes pour qu’on y croie.
Mais l’ambiance, mon dieu, l’ambiance de ce livre est extraordinairement réussie. C’est vraiment quelque chose d’impressionnant, les ambiances passent beaucoup plus facilement dans les films ou les jeux-vidéos.

Bref, en un mot comme en cent, Sécheresse est un roman à lire.

Bohème – Mathieu Gaborit

Bohème 1Depuis la révolution industrielle, l’Europe est submergée par une substance étrange et mortelle, l’écryme. Celle-ci recouvre les plaines, à l’exception des grandes cités. La civilisation s’est réorganisée autour de cette nouvelle donne. Les villes sont reliées entre-elles par des réseaux de trains aériens. Les pauvres souffrent sous le joug de la Propagande, tandis que l’aristocratie capitaliste s’engraisse et que les révolutionnaires se préparent dans l’ombre…
Louise Kechelev est une avocate-duelliste de talent. Mais, pour sauver ses parents, révolutionnaires, menacés à la fois par la Propagande et par le Parti, elle doit quitter Prague et son amant Igcho pour récupérer une cargaison perdue. Dans le même temps, le capitaine Léon Radurin, seul survivant d’une section de hussards prise de folie, attire sur lui l’attention de la Propagande…
Dans sa quête, Louise va découvrir des phénomènes étranges au cœur de l’Europe centrale, approcher la véritable nature de l’écryme et…
Et l’histoire se termine au milieu du livre ?

Hein ?

Mais qu’est-ce que c’est que ce machin ? Pourquoi est-ce qu’il y a un épilogue au milieu du bouquin ? Et pourquoi est-ce qu’Igcho revient ? Et pourquoi est-ce que Mathieu Gaborit nous as titillé avec une histoire hyper-sordide dans le château si c’est pour ne pas la traiter ?

Rhaaaaaaaaaaa !

Bon. Deuxième partie du livre. C’est la révolution. Moscou est divisée en deux, une partie toujours sous le contrôle de la Propagande et une autre aux mains des révolutionnaires. Des deux cotés, les gens ont faim. Pour débloquer la situation, la Propagande va invoquer des créatures maléfiques, apparemment invincibles. Et…
Et Louise revient ? Non mais sans déconner ? Mais on l’avait oublié ! Et où diable est passé Igcho ? Remarquez, je suis content qu’il ne soit plus là, sa présence était une hérésie narrative, mais il aurait dû être là ! Et pourquoi est-ce que la Propagande ne se contente pas d’envoyer les Bûcherons sur les révolutionnaires au lieu de les retenir sans qu’on sache pourquoi ? Et bordel de dieu, mais à quoi sert Léon Radurin ?

Pourquoi, mon dieu, pourquoi ?

Bon.

Calmons-nous deux minutes.

Vous l’aurez peut-être compris, mais Bohème est un livre raté. Pas un mauvais livre, hein, un livre raté. Il y a même des passages qui sont vraiment excellents. Je pense à l’attaque des Pierrots (il me semble que c’est leur nom, mais je me trompe peut-être), qui me donnait envie d’écouter la musique de La Momie. La révolution est globalement très bien racontée, elle a vraiment de la gueule.
Quand l’écryme entame le processus permettant d’atteindre Bohème (je ne vous spoil rien, mais si vous avez lu le livre vous comprendrez de quoi je parle), vers la fin du livre, c’est du pur génie. A la fois douloureux, malsain, érotique et passionnant.
Et puis il y a cet univers, qui a une putain de gueule. Je veux dire, des hauts de forme de un mètre de haut, quoi !

Bohème 2Sauf qu’à coté de ces très bons points, il y a un énorme problème de structure narrative. La première partie est un récit d’aventure classique, très efficace, particulièrement plaisante, mais la façon dont elle s’interrompt est brutale et m’a totalement sortie de l’histoire. Cet épilogue est une pure hérésie. Déjà, il n’a rien à faire à la fin de cette partie alors que l’histoire continue (mais on peut éventuellement le pardonner si on considère que ces deux parties sont deux tomes séparés). Et surtout, surtout, qu’y fait Igcho ? Igcho est le symbole de ce qui relie Louise à Prague, il n’a pas à être là.
La deuxième partie, elle, patauge dans la choucroute à un point que j’ai rarement vu. Mathieu Gaborit n’arrive pas à se décider entre poursuivre le récit d’aventure et raconter la révolution. Résultat, il ne fait ni l’un, ni l’autre.
Le seul personnage auquel on s’attache sur la totalité du livre est Louise, et c’est plutôt normal dans la mesure où c’est le seul personnage à servir à quelque chose. Léon est inutile du début à la fin, et du coup parasite l’histoire. Et puis il y a ces points à peine traités dans la première partie, qu’on voudrait voir développer, et qui sont totalement laissés de coté…

C’est dommage. C’est vraiment dommage parce que Bohème a un univers steampunk excellent, que les thèmes abordés sont intéressants et qu’il y avait un énorme potentiel à cette histoire. C’est d’autant plus dommage que je ne comprends pas cet épilogue. Il ne sert à rien. Il sort le lecteur de l’histoire. Je ne comprends pas que l’éditeur n’ai pas fait supprimer cet épilogue.

Je vous le jure, sans cet épilogue en milieu de bouquin, je crois que j’aurai bien aimé Bohème.

J’aime

Oui, je sais, je ne publie pas trop en ce moment. J’espère m’y remettre à un rythme soutenu prochainement. Mais en attendant, regardez-moi ça. Non mais sincèrement. Regardez cette merveille :

Valerian et Laureline Film

Mon Dieu, mais c’est beaucoup trop beau !!! Rhaaaaaaaaaaaaaaaa !

Bref, tout ça pour dire, si rien ne prouve que le film va être bon, il part quand même avec de bons présages. Allez Luc Besson ! On est tous avec toi !

L’Instinct de l’équarisseur – Thomas Day

J’avais découvert Thomas Day il y a quelques mois, en achetant Daemone par hasard. C’était plutôt pas mal, mais sans être transcendant non plus. Et puis, au cours de mes pérégrinations dans le rayon steampunk de la Fnac de Saint-Lazare (oui, c’est mal d’aller à la Fnac, mais vu que je suis à peu près certain de dépenser plus que vous dans des petites librairies, je vous emmerde), je suis tombé sur L’Instinct de l’équarisseur Vie et mort de Sherlock Holmes. Un bref coup d’œil au quatrième de couverture, et hop ! on embarque.
Et c’était un bon choix.Equarisseur 1

Arthur Conan Doyle est un homme comblé. Futur père, médecin respecté, il est surtout un écrivain célèbre pour les aventures de Sherlock Holmes. Mais ce que personne, pas même son épouse bien-aimée, ne sait, c’est que Sherlock Holmes existe réellement : il vit simplement dans un univers parallèle au notre, univers dans lequel une mystérieuse espèce extra-terrestre, les Worsh, vit paisiblement, intégrée dans les sociétés humaines. Grâce au Docteur Watson, qui a inventé un appareil permettant de passer d’une dimension à une autre, Sherlock Holmes fait régulièrement venir Conan Doyle dans sa dimension, afin que ce dernier raconte les aventures du célèbre détective.
Mais Conan Doyle est forcé d’édulcorer sérieusement. Car Sherlock Holmes n’est pas seulement un détective génial et cocaïnomane. Il est aussi « l’Assassin de la Reine », un tueur psychopathe qui prend plaisir à faire souffrir les criminels qu’il pourchasse, un véritable monstre…
A travers les yeux de Conan Doyle, nous allons donc suivre Sherlock Holmes dans la partie d’échec grandeur nature qui l’oppose à Moriarty. Autant dire que les cadavres vont se ramasser à la pelle…Equarisseur 2

C’est vraiment très sympathique. Thomas Day réussit parfaitement à rendre cette atmosphère victorienne fantasmée. Londres, pardon, Londen, est remplie de créatures fantastiques et d’inventions bizarres qui sont à peines décrites – parce qu’après tout, on n’en a rien à cirer de savoir comment ça marche tant que ça marche.
En plus, c’est drôle. Pas drôle au point de m’avoir fait éclater de rire pendant la lecture, mais c’est cocasse, ça fait sourire. Les personnages sont attachants, l’histoire est bien… Seul défaut, l’antagoniste féminin qui, à un moment du récit, a une évolution totalement inexpliquée. Enfin, elle est expliquée, mais pas de façon satisfaisante.
Mais sinon, tout est très bien, et il y a même Jack London en guest star ! Bref, que du positif.Sherlock

Vous pouvez lire L’Instinct de l’équarisseur Vie et mort de Sherlock Holmes, Thomas Day a fait un excellent boulot.

The Expanse – Mark Fergus, Hawk Ostby

The Expanse 1Nous sommes au 23e siècle, et l’Humanité a colonisé le système Solaire. Mars, devenue un pouvoir politique et militaire indépendant, est jeune, agressive et engagée dans une guerre froide avec la Terre. Celle-ci, dirigée par les Nations Unies, est vieillissante et affaiblie par le manque de ressources naturelles. La Ceinture d’Astéroïdes est parsemée de stations spatiales, protectorats de la Terre ou de Mars. Dans la plus grande de ces stations, Cérès, l’eau est une denrée rare et précieuse. Les habitants de la Ceinture d’Astéroïde, assignés à résidence de fait par leurs corps inadaptés à une forte gravité, exploités par la Terre et Mars, sont de plus en plus sensibles aux discours indépendantistes de l’organisation terroriste OPA…
C’est dans ce contexte spatio-politique explosif qu’un flic de Cérès, reçoit pour mission de retrouver la fille d’un terrien richissime, portée disparu. Et que le vaisseau spatial Canterbury, ramenant des tonnes de glace d’astéroïde sur Cérès, est attaqué et détruit par un ennemi mystérieux.The Expanse 2
Les diplomates s’agitent, les militaires se préparent à la guerre, l’OPA fourbit ses armes dans l’ombre, des émeutes grondent, et un petit groupe de survivant cherche à comprendre qui tire les ficelles dans l’ombre…

C’est excellent. Vraiment excellent. Je crois que The Expanse est la meilleure série de SF que j’ai vue depuis Firefly (dans un genre extrêmement différent). Elle est adaptée d’un roman (que je n’ai pas encore lu), et l’écriture est vraiment efficace. Les acteurs sont tous très bons dans leurs rôles ; quand aux effets spéciaux, ils dépotent, c’est le moins qu’on puisse dire. Qu’il s’agisse des passages en apesanteur, des batailles spatiales ou de la vie sur Cérès, The Expanse est crédible, on y croit.The Expanse 3
Pourtant, c’est fait par SyFy, qui est plutôt connue pour faire des séries cheap sentant bon les années 90.
Et puis ça a de la gueule ! Les tenues des marines martiens sont juste exactement ce que j’imaginais pour mes propres soldats du turfu dans les nouvelles que j’écris ! La vie quotidienne est intuitive, crédible, et tout à fait bien faite.The Expanse 5The Expanse 4
Seul regret, les scènes d’émeutes sur Cérès ne sont pas terribles. (Pour le coup, elles font vraiment cheap.)

Et en plus de ça, Elias Toufexis joue dedans ! Oui, Elias Toufexis, aka Adam Jensen dans Deus Ex Human Revolution, c’est-à-dire le mec qui a la voix la plus virile de l’histoire depuis David Hayter (Solid Snake) ! Hélas, il n’a qu’un petit rôle, mais ça fait quand même plaisir.

Pour moi, The Expanse est la série qui ringardise Game of Throne. (Un jour, il faudra que je vous explique pourquoi Game of Throne, le livre comme la série, est l’œuvre de SFFF la plus surévaluée de ces dernières années.)The Expanse 6

Bref, téléchargez immédiatement The Expanse, et préparez vous à acheter le DVD dès qu’il sortira, vous ne le regretterez pas. Sur ce, je vous laisse, il faut que je lise le bouquin.

Les Huit Salopards – Quentin Tarantino

Je ne comprends pas les critiques de film. Vraiment. Il s’est passé quelque chose avec Les Huit Salopards que je n’arrive pas à comprendre. Pourquoi donc s’est-il fait descendre à ce point ? Ce film est juste le meilleur Tarantino que j’ai jamais vu !

The Hateful EightAvant de me faire lyncher par une foule en furie, je tiens à préciser un point : je n’ai pas vu Reservoir Dogs. (Enfin, si je l’ai vu, mais c’était il y a tellement longtemps que j’ai tout oublié, et surtout j’étais trop jeune pour l’apprécier. J’ai eu longtemps ce même problème avec Blade Runner, que j’ai finalement eu la chance de pouvoir voir au cinéma récemment.) Donc ne me faîtes pas chier en disant que Reservoir Dogs est mieux, je ne sais pas, peut-être, sans doute, vous avez raison, maintenant fermez-là bordel.

Bon, je ne vais pas passer une heure sur le sujet, simplement, si vous aimez Tarantino, je ne comprends tout simplement pas que vous puissiez ne pas aimer Les Huit Salopards. Si au contraire vous n’aimez pas Tarantino, là vous êtes tout à fait excusé. Tarantino a un style de cinéma extrêmement particulier qui ne parle pas à tout le monde. Tous les goûts sont dans la nature après tout.
Mais si vous aimez Tarantino, si vous avez aimé Pulp Fiction, Kill Bill ou Inglorious Basterds, et que vous n’avez pas aimé Les Huit Salopards, désolé d’être aussi direct, mais vous avez un sérieux problème de cohérence. Ce film est juste la quintessence du cinéma de Tarantino : des dialogues interminables et magnifiquement écrits, des personnages hauts en couleur et amoraux, de la violence gratuite et complètement disproportionnée… C’est ça, Tarantino !
Je précise que je suis loin d’être un fan absolu de Tarantino, qui avait même tendance à me fatiguer. J’ai abandonné Boulevard de la Mort au milieu, n’ai pas vu Django Unchained, et globalement, j’avais le sentiment devant Inglorious Basterds qu’il tournait complètement en rond (même si le film était tout à fait bon).
Mais avec Les Huit Salopards, Tarantino s’est enfin libéré de ses entraves, il a enfin cessé de citer, citer, et citer encore ses anciens, pour atteindre son plein potentiel. D’une certaine façon, j’ai l’impression que Les Huit Salopards est le premier film où Tarantino est pleinement Tarantino.

Vous le savez peut-être, Les Huit Salopards est en gros séparé en deux parties : la première, où ça blablatte sévère, la seconde où ça défouraille sévère. Certains disent que la première partie est trop longue et ennuyeuse, mais… non.
Désolé les gars, la première partie des Huit Salopards est un pur moment de génie. Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Les dialogues sont tellement bien écrits, tellement bien joués (mention spéciale à Walton Goggins qui crève l’écran), tout est tellement bien réalisé et tellement bien monté, que… Comment est-il possible de s’ennuyer devant cette merveille ?
A la rigueur, c’est plus la deuxième partie que j’ai trouvé un peu longue, en particulier la fin, mais c’est vraiment du pinaillage.

Tout ça pour dire, si vous considérez que vous aimez Tarantino, vous devez aimer Les Huit Salopards. Sinon, je vous invite à vous demander si vous aimez vraiment Tarantino ou si vous vous contentez de céder à l’opinion dominante.